Les États-Unis restent une destination prisée des étudiants européens, mais le retour de Donald Trump soulève des incertitudes sur l’obtention des visas et les opportunités post-études. Un durcissement des politiques migratoires pourrait détourner certains vers d’autres pays...
Étudier aux États-Unis sous Trump : quel impact pour les étudiants européens ?
Sous la présidence de Donald Trump, la politique étrangère des États-Unis a connu des transformations majeures, notamment dans ses relations avec l'Europe et la réglementation en matière d'immigration. Ces changements pourraient influencer l'attrait des États-Unis comme destination d'études.
Par Nancy Huang
©Kimia Rabar ©Stéphanie Stecher les deux étudiantes de la NYU Kimia Rabar et Stéphanie Stecher affrontent les défis d’un contexte international en mutation.
Kimia Rabar, étudiante irano-américaine à New York, observe avec une attention particulière l'évolution des relations entre les États-Unis et l'Europe. Passionnée par les affaires internationales et la culture américaine, elle évolue dans un contexte universitaire en mutation, où les tensions politiques pourraient redéfinir l'expérience étudiante. Elle est particulièrement consciente des changements potentiels qui pourraient affecter les étudiants internationaux.
Elle travaille actuellement sur son mémoire de Maîtrise en relations internationales à l'Université de New York. Elle observe une dégradation des rapports diplomatiques entre les États-Unis et l'Union européenne. « Nous assistons à une redéfinition des alliances internationales. Il est regrettable que notre partenariat avec l'Europe soit affaibli, car il reste stratégique », explique-t-elle. Pour illustrer son propos, elle cite notamment les tensions qui ont entouré la rencontre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, le 28 février dernier, à la Maison-Blanche.
Elle les perçoit comme un signal d'alarme pour les alliés européens, un signe que les relations transatlantiques sont en pleine transformation . « L'approche américaine, jadis basée sur la coopération et le multilatéralisme, devient plus transactionnelle, axée sur les intérêts nationaux immédiats » ajoute-t-elle, un véritable changement de paradigme dans la diplomatie américaine.
Le regard pensif, Kimia ne peut s’empêcher de faire le lien avec les défis que cette situation engendre pour les Européens qui souhaitent étudier aux États-Unis. Elle remarque une complexification des démarches administratives, un obstacle qui pourrait décourager plus d'un candidat. Elle raconte le cas de sa colocataire française, qui a récemment fait face à des obstacles administratifs imprévus avant de pouvoir intégrer l’université de Georgetown. « Les restrictions en matière d’obtention de visas d’étude, les délais de traitement plus longs et les exigences accrues en matière de documentation pourraient dissuader certains candidats », regrette-t-elle.
Préparation et anticipation : les clés du succès
Malgré ce climat d’incertitude et les défis croissants, les États-Unis continuent d'exercer une forte attraction sur les étudiants du monde entier. Stéphanie Stecher, également étudiante en relations internationales à NYU, ne regrette absolument pas son choix d'étudier aux États-Unis. Après un échange universitaire enrichissant au Royaume-Uni, elle a intégré l’université new yorkaise avec enthousiasme et une grande détermination. « NYU reste une institution de prestige qui offre des opportunités uniques en termes de recherche, de networking et de développement personnel, ce qui explique pourquoi tant d'étudiants talentueux aspirent à venir ici », souligne-t-elle. Le sourire aux lèvres, elle met en avant la qualité de l'enseignement, la diversité des programmes et les ressources exceptionnelles mises à la disposition des étudiants. Avoir des rapports privilégiés avec les professeurs, travailler sur des projets cinématographiques avec des mentors reconnus, assister à des conférences exclusives animées par des leaders d'opinion, évoluer dans un environnement académique stimulant et multiculturel : l’expérience reste
©Lucile Moyon La NYU attire chaque année plus de plus de 60 000 étudiants, selon l’institution
inégalée. Elle ajoute également qu’il est important de développer un réseau de contacts sur place pour faciliter l'intégration et surmonter les difficultés éventuelles.
Toutefois, elle admet que l’expatriation aux États-Unis exige désormais une préparation rigoureuse et une grande capacité d'adaptation. « Il faut anticiper les changements législatifs, se tenir informé des nouvelles réglementations en matière d'immigration et comprendre les enjeux politiques et sociaux avant d’entamer toute procédure », insiste-t-elle. Se renseigner auprès des ambassades, des consulats et des services d'orientation universitaire pour obtenir des informations fiables et à jour est largement conseillé.
L'élection de Donald Trump a marqué un tournant dans la politique étrangère américaine, avec des répercussions sur le monde entier. Les tensions avec l'Union européenne, et les restrictions en matière d'immigration suscitent des inquiétudes. Entre optimisme et prudence, Kimia et Stéphanie incarnent une génération d’étudiants confrontés à une nouvelle réalité : étudier aux États-Unis n’a jamais été aussi attractif en termes d'opportunités académiques et professionnelles… ni aussi incertain en raison des défis politiques et administratifs. Leur expérience témoigne de la complexité de l'équation et de la nécessité pour les étudiants de s'adapter et de se préparer avec soin pour réussir leur projet d'études aux États-Unis.
Giulia Anichini, son avis et son expérience aux Etats-Unis
Les échanges académiques entre l’Europe et les États-Unis ont été marqués par des changements sous la présidence de Donald Trump. Pour en parler, Giulia Anichini, qui a étudié à Columbia et NYU avant de rejoindre la FAO, nous partage son expérience d’étudiante internationale et son regard sur les relations transatlantiques.
©Giulia Anichini